samedi 5 décembre 2009

Une jolie paire de bracelets

(Crédit photo : Kenneth Cappello)

La balafre au coin de la bouche, j'aime à jouer du couteau. J'ai pris des balles et des coups, rien de bien méchant. Des histoires qui nous arrivent quand tombe la nuit et qu'on fait semblant d'oublier une fois le soleil levé.

Je crie vengeance et la foule se réunit. Le combat aura bien lieu, avec nos règles et à notre manière. Nous sommes au dessus des lois. Ce qu'ils n'arrivent pas à comprendre. La cellule d'isolement a le même effet qu'une goutte de pluie tombant sur un imperméable. Ça glisse.

Je ne suis plus un enfant de cœur depuis ma naissance. J'ai préféré troquer mon auréole contre un lance pierre. Les jeux de rôles très peu pour moi. Bandit de la première heure, je joue au chat et à la souris avec la police. Qu'ils m'attrapent s'ils le peuvent, je finirai toujours par revenir car la vie est mon terrain de jeu.


(Crédit photo : Kenneth Cappello)

Lanceur de cailloux, je suis à présent revendeur de biens et de poudre magique. La lame en poche, je décapite les soumis à l'ordre établi. Je dévergonde les jolies bourgeoises en quête de frisson, flirt avec l'au-delà tout en restant fidèle à mon existence.

Salle gosse, un bout de t-shirt pour s'essuyer la morve. On ne m'a pas appris à pleurer ni à regarder vers le ciel. Je suis mon seul ange-gardien. Mon nom tatoué sur l'avant bras qu'on ne m'enterre pas dans la partie des inconnus. J'ai laissé une trace à tous les coins de rues.

Lanceur de couteaux, j'excelle et jongle avec les balles dans le même temps. Tueur de clowns, je rétablie l'ordre dans cette jungle urbaine. Je contribue au bon fonctionnement de la ville ce qu'ils n'arrivent toujours pas à comprendre.

Même les mains derrière le dos, je poignarde leur morale et instaure mon art de vivre. Fugitif à temps-plein, je me gratte ces bourses, à présent miennes, dérobées à ces gens bien construit. Dépossédés de leurs attributs, ils semblent aussi perdus que ce jeune garçon au milieu de cette cour d'école. Et n'ayant pour seul héritage, une bille et une vieille photo d'un couple de géniteurs en poche.

(Crédit photo : Kenneth Cappello)

La vie lui a volé tout ce qu'il avait. Il se dédommage d'une souffrance d'une valeur inestimable. Ce qu'ils ne semblent pas comprendre. Les mains derrière le dos, il leur crie qu'il n'a point besoin de leur prison. Il possède déjà la sienne avec tous ses démons, compagnons de route.

Papa, maman, je ne suis que le fils que vous n'avez pas eu le temps d'aimer.


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