mardi 29 décembre 2009

Boîte à confiseries

(Crédit photo Bohemian Couture)

Ce n'est qu'une fille en chocolat, dure à l'extérieur et si tendre de l'intérieur. Saveur vanille et fleur d'oranger parfument ses pas. Les doigts coco, les ongles couleur smarties, elle gribouille des rêves barbe à papa dans son carnet d'utopies.

Empreintes nougatines sur des objets d'enfance qui la ramènent là-bas. Une madeleine dans sa boîte noire, un souvenir de goûter d'anniversaire, de ballons dans les airs et d'un clown au nez rouge. Ce temps où elle jouait à cola-maya. Un,deux, trois...

Pépites en chocolat, elle sème un peu d'elle de peur d'oublier le chemin, ne plus savoir d'où elle vient. Le temps de ce périple, elle côtoie le petit prince. Il semble ne rien y comprendre non plus. Loin de sa planète, il se dit que la terre a beau être ronde, elle ne tourne pas bien rond.

Toujours en route, elle avance, la douce praline. Amoureuse, elle l'est ! Mais, chut ! C'est un secret. Le cœur guimauve, elle fond lorsqu'il apparaît, qu'il la réchauffe avec ses rayons. Sourire béat, elle redevient cette petit fille d'antan.

La peau sucrée, elle fait la belle, Lolita aux lèvres rose bonbon. Et quand tombe la nuit, elle se confie au croissant de lune son meilleur ami. Il la fait rire puis la berce, la laissant s'endormir à ses côtés. Au petit matin, elle retrouve enfin son chemin. Le temps d'un diabolo menthe, elle se promets de revenir au café des délices.


lundi 28 décembre 2009

Mets tes baskets, Jeannette !!!

De l'artichaut, je ne mange que le coeur


La bonne blague. Que veux-tu ? Tu restes planté là à me regarder comme si cela était une évidence. Tu sembles oublier que cela n'est pas un jeu. J'ai perdu assez de temps et ça n'en valait pas la peine. J'ai jeté les cartes. Je ne suis pas sûre de vouloir miser à nouveau. La dette est déjà assez grande. Non sérieusement, je n'ai plus cœur à jouer. Je connais les règles et mauvaise perdante que je suis, je risque encore d'être sur le carreau.

Ne me demandes rien car je n'attends rien de toi. Il n'y a plus rien à gagner. À la foire aux lots, je tire toujours à côté. C'est pourquoi fusil à l'épaule, je dégaine à présent plus vite que mon ombre. Je joue les Lucky Luke, dégomme les Daltons du plus grand au plus petit. Ne leurs laissant pas le temps de dérober le précieux.


Je souffle sur les bougies, arrête la musique. Je n'ai pas faim donc tout cela ne sert à rien. Dois-tu partir ou rester ? Fais comme bon te semble, pour ma part je ne te retiendrai pas. Je ne suis pas de celles-là. Je ne ressens plus rien depuis bien longtemps. Je préfère la pierre à l'artichaut.

Valentin ? Non, je te l'ai déjà dit. Je n'ai jamais connu de Valentin et ne tiens pas à le rencontrer. Tu me poses bien trop de questions qui n'ont aucun sens. N'essayes pas de me connaître, je ne suis pas de celles-là. Bon, je crois qu'il est temps de se quitter, le gong a retenti !


(Crédit photo : We heart it)

Je vais par là. Mais attends, une dernière question. Si finalement, je prenais une carte, si je jouais, si je...Par hasard, gagnais, serais-tu encore là pour me prendre la main ? Si je jouais et que cela en vaille la chandelle. Qui sait, je pourrai peut-être rencontrer Valentin. Je ne le connais pas vraiment après tout. Il est si facile de coller des étiquettes aux gens sans les connaître. Et tu sembles vouloir me faire changer d'avis.


lundi 21 décembre 2009

Will you follow me to London ?

(Crédit photo : The Night Day)

Je pars. C'est bon ! Les valises bouclées, le billet en poche, je referme la porte de cet appartement vide. Une partie d'une existence sous cartons, le reste à la poubelle. Je suis sur le chemin d'un nouveau départ. Je ne me retourne pas, tout est à présent scellé.

J'arpente ces rues inconnues, découvre les tréfonds d'un nouveau mode de vie. Des rêves plein la tête, je me demande comment sera demain. Quelque peu perdu, je demande ma route mais les habitants de ce monde ne parlent guère aux personnes hors des sentiers battus. Bien trop sûrs d'eux, ils ne savent pas que tous un jour peuvent se retrouver de l'autre côté du trottoir.

Pressés par le temps, ils courent comme si c'était le dernier train. Je suis en bout de quai, je n'aime pas les adieux. Je les regarde tous, ils me bousculent, ne s'excusant pas de troubler mon quotidien bien trop insignifiant à leurs yeux.

Il semble que je sois en avance. Ce n'est pas encore l'heure pour moi. Je dépose alors toutes mes affaires dans le coin. J'ai une jolie vue sur ce spectacle, un va et vient continuel. Ils se frôlent sans jamais se toucher réellement, à croire qu'ils ne se voient même pas. Je prends mon journal et lis ces informations d'un autre jour. Je ne veux pas perdre le fil, les laissant croire que je ne suis plus de ce monde.

Heure après heure, je mendie une pièce ou deux pour essayer de saisir la machine en marche, ne plus rester sur le bas côté de cette route. Une fois passé ce tunnel, je connaitrai des jours heureux loin de ce quai de gare. Ne faisant plus la manche, je retrouverai ma place comme ces gens visibles.

Assis sur ce banc, je regarde passer les trains avec cette conviction que le prochain sera le mien. J'aurais dû partir hier, il y a un mois, trois ans...Qui sait peut-être demain. En attendant, j'entends siffler le train.


samedi 19 décembre 2009

Playmobil, en avant les histoires !

(Crédit photo : Zoe Claudia)

"- Fais la fille sexy pour voir ! (moue expectative)
- La fille sexy ! Waouah, tu m'demandes de ces trucs à des moments. T'es bizarre !
- Nan, mais comment tu joues la fille sexy ? J'sais pas. Quand tu veux plaire, tu joues pas la "sexy attitude" parfois ?
(air étonné)
- Ben, j'sais pas. (le regard vide, tentant de se souvenir de son dernier "plan drague"). Tu sais je ne fais pas partie de cette catégorie là. Pffouuf (n'arrivant toujours pas à s'imaginer)
- Comment ça ? Tu ne fais jamais la "sexy girl" ?
- Bien, en faites...
(réflexion) - C'est pas que je ne veux pas...C'est que je ne peux pas, je crois. (hochant la tête de gauche à droite, quelque peu dans la déconvenue par rapport à ce constat)
- Tu ne peux pas ?!
- Ben, ouais. J'sais pas ! Tu vois c'est comme si tu demandais à un playmobil d'imiter J.I Joe. Ben, c'est pas qu'il veut pas car il doit surement en rêver ! C'est juste qu'il n'a pas les bons attributs ! Il est tout coincé dans son petit corps carré, avec sa coupe au bol et son expression figée.
(regard de professeur à son élève - évidence E=MC2)
- Aahhh, d'accord...N'est pas J.I Joe qui veut. (évidence E=MC2 !)
- Mouais, t'as tout compris !
- On devrait peut-être faire quelque chose pour les playmobils !


(Crédit photo : Zoe Claudia)

(Crédit photo : Zoe Claudia)


Beyonce - Diva from DeShawn Kennedy on Vimeo.

jeudi 17 décembre 2009

Tu crois que le Blackberry a la fonction minitel ?

" - Non, non, non, nous ne sommes plus dans les années 80 !
- Ah, bon ?! Mais je fais quoi de mes épaulettes et de ma coupe mulet, maintenant ?
- Ben, j'sais pas, vas sur Ebay !

- Ebay ?!"

(Crédit photo : Balmain)

(Crédit photo :Peter Gehrke pour H&M)

(Crédit photo : Jak and Jil)



Tendance ? Vous avez dit TENDANCE !

Make a Wish


Soko - I'll Kill Her
Uploaded by Hypudz. - See the latest featured music videos.

mercredi 16 décembre 2009

Un peu trop de toi, pas assez de moi

(Crédit photo : Sarah Gerats)

Un bout de chewing-gum sous une semelle
Une larme sur une joue
Un morceau de papier dans un poche
Une miette au coin d'une table
Un grain de sable au fond d'une chaussure
Un pore sur une peau
Un numéro sur un bas de serviette
Un nom au bas d'une liste
Une serpillère sur un sol sale
Une page froissée jetée à la poubelle
Une mauvaise habitude dure à déloger
Un rendez-vous manqué

Je suis à toi comme toi tu ne l'es pas. Bien trop absent, je fais office de présence et comble deux places à la fois. Je dors en diagonal, ayant ainsi l'impression d'occuper l'espace. Élément du décor, je fais figuration. Je ris quand il le faut, applaudis lorsque tu rentres sur scène. Je te souffle la réplique et même si cela ne correspond pas je m'en contente.

Je suis second rôle et toi, héros de cette tragi-comédie. Cependant toute chose a une fin et les héros aussi ? Je relis le scripte. Il semble possible d'y faire quelques modifications. J'y ajoute un adjuvant.

Je ne dors plus en diagonal, j'ai trouvé de quoi combler l'espace.
Qui va à la chasse perd sa place, titre de notre nouvelle pièce. Je la joue à présent à guichet fermé et lorsque tu n'es point là pour me donner la réplique, je fais appel à ta doublure. Un espèce de toi à qui je ne demande rien si ce n'est me prendre dans ses bras.

Je me prends au jeu. Fais attention car ton nom risque de ne plus apparaître au générique. Pendant que tu n'es pas sous notre toit, je prends cet autre toi. Je prends de la distance mais je crois que ça tu ne le vois même pas. Bien trop occupé à ces choses dont tu ne me parles pas. Je crois que tu ne me manques même pas.

Je suis passée de pair à impair. Égoïste, je dresse à présent qu'un seul couvert et le reste pour le chien de la maison. Mais nous n'avons pas de chien !

Trompe l'œil, il est préférable de faire semblant, sans doute pour ne pas bousculer nos habitudes. Cependant, les contours ont changé, plus rugueux. Il serait facile de trouver plus de sept erreurs à cette jolie image.

Tout va bien merci, juste une petite allergie à cet anneau vissé au doigt.



Belle de jour

(Crédit photo : Inês d'Orey)

Une clope au bec, un semblant de maintien devant ces gens qui se présentent. Mais une fuite de l'esprit pour ne pas se souvenir de ce qui vient après. Le regard vide, Marie fixe droit devant, elle attend l'élu, celui dont tous parlent. La nuit, elle ne dort que sur une seule oreille de peur de rater la visite de Gabriel. Bien trop naïve, trop de fois elle s'est fait avoir. Des imposteurs au visage d'ange lui ont laissé croire à coup de plume qu'ils étaient porteurs de bonnes nouvelles. Magiciens, ils lui ont décrit un nouveau monde comme celui d'Adam et Ève.

Genoux à terre, tous lui rient au nez et lui catéchisent de faire une croix sur ses prières. Il est déjà trop tard, elle a vu le loup bien trop tôt. Le bas effilé, le talon épuisé, elle tente de faire bonne figure, proposant à ces incrédules de croquer la pomme. Gourmands, ces fidèles de mauvaise vie lui présentent de suite le fruit défendu.

Elle ne veut même plus atteindre le septième ciel, juste le ciel. Blanche, son héroïne, lui a fait manquer la visite de Gabriel. Bien trop abrutie, elle ne l'a pas entendu frapper à sa porte. Son cadeau venu d'en haut, elle n'aura pas eu l'occasion de l'avoir. Les mauvaises langues diront qu'elle ne fut pas assez sage, d'autres diront qu'elle n'est pas née sous la bonne étoile.

Marie fixe droit devant mais n'attend plus rien, si ce n'est le client suivant. Celui qui lors d'un tour de passe-passe fera enfin tout disparaitre.

jeudi 10 décembre 2009

Esprit, es-tu là ?

(Crédit photo : Nikki Tool)

Est-ce que tu m'entends lorsque vient le nuit ? J'aperçois ton ombre au coin de la pièce.
Devrais-je avoir peur ? Je me raconte des histoires, je ne devrais pas te voir. Certaines alliances n'ont pas droit d'exister dans ce bas monde. Je pianote des mots magiques qui apparaissent soudainement à l'écran.

Ainsi la porte ouverte, j'entrevois le champ des possibles. Le décor se dresse. Je ferme les yeux et il semble que ces émotions au fond de moi aient un sens. Je pose une question et j'obtiens une réponse. Mes doigts vont d'une lettre à une autre pour former un mot, ce mot. J'ai l'impression que les tables tournent, je perds ainsi le contrôle de ce qui se voulait être un jeu.

(Crédit photo : Nikki Tool)

Suis-je toujours aux frontières du réelles ? Entre deux mondes, j'ai le sentiment de ne pas être seule malgré cet écran qui nous voile la face. Prise dans une toile, j'évolue au son du clic répétitif. Le monde entre les mains, nous sommes colocataires d'un espace qui n'a pas de murs.

Habitante du monde 2.0, je suis à présent celle que je veux. La perfection connectée, je me réfugie dans ce jardin d'Éden. Totalement mise à nu, je dis ce que je n'ai jamais dit à personne. Je m'exerce à un jeu ne possédant pas de véritables règles.

(Crédit photo : Nikki Tool)

Qui es-tu ? Un pseudonyme du genre humain, une partie d'un moi enfin libéré, un avatar d'une âme réincarnée. Mon amant virtuel, je crois que je t'aime.

Tu es parti bien avant l'heure ou n'aurais -tu jamais existé ?

mercredi 9 décembre 2009

Mais qui suis-je ? Je suis un peu de toi. Un peu de Moi, de vous, eux. Un peu de tout cela et une pointe de ça.

Pour l'ouie ou Louis (s'il le veut bien)

Mais tu n'es pas comme les autres ! ...Yes, I am. Mais qui sont ces "autres" ?

Papa, il y a des roses et des choux. Je suis une rose mais ça pique, je voudrais être un chou-fleur. C'est rond, pleins de feuilles et rien qui pique.
Pourquoi les gens n'aiment pas les choux-fleurs ? C'est parce qu'ils occupent une place indéfinie, mi-chou, mi-fleur ? Le cul entre deux chaises, ils ont plus de chance de gagner au jeu des chaises musicales !

Et si je te disais que je suis à présent chou-fleur, voudrais-tu toujours de moi dans ton jardin ? Maman s'en fout, rose, chou, chou-fleur, elle les aime tous quel qu'ils soient. Mais toi, tu restes bien silencieux. Tu fuis mon regard et n'oses même pas t'approcher.

Je n'aime pas XY. D'après les dires, je ne suis pas quelqu'un de lambda. Dossier classé double XX, il est de bon ton de ne pas se demander si la tomate est un fruit et si le chou-fleur a sa place dans toute cette purée.

La cigogne voulait que je sois rose mais je suis chou-fleur. La perfection n'est vraiment pas de ce monde.





samedi 5 décembre 2009

Une jolie paire de bracelets

(Crédit photo : Kenneth Cappello)

La balafre au coin de la bouche, j'aime à jouer du couteau. J'ai pris des balles et des coups, rien de bien méchant. Des histoires qui nous arrivent quand tombe la nuit et qu'on fait semblant d'oublier une fois le soleil levé.

Je crie vengeance et la foule se réunit. Le combat aura bien lieu, avec nos règles et à notre manière. Nous sommes au dessus des lois. Ce qu'ils n'arrivent pas à comprendre. La cellule d'isolement a le même effet qu'une goutte de pluie tombant sur un imperméable. Ça glisse.

Je ne suis plus un enfant de cœur depuis ma naissance. J'ai préféré troquer mon auréole contre un lance pierre. Les jeux de rôles très peu pour moi. Bandit de la première heure, je joue au chat et à la souris avec la police. Qu'ils m'attrapent s'ils le peuvent, je finirai toujours par revenir car la vie est mon terrain de jeu.


(Crédit photo : Kenneth Cappello)

Lanceur de cailloux, je suis à présent revendeur de biens et de poudre magique. La lame en poche, je décapite les soumis à l'ordre établi. Je dévergonde les jolies bourgeoises en quête de frisson, flirt avec l'au-delà tout en restant fidèle à mon existence.

Salle gosse, un bout de t-shirt pour s'essuyer la morve. On ne m'a pas appris à pleurer ni à regarder vers le ciel. Je suis mon seul ange-gardien. Mon nom tatoué sur l'avant bras qu'on ne m'enterre pas dans la partie des inconnus. J'ai laissé une trace à tous les coins de rues.

Lanceur de couteaux, j'excelle et jongle avec les balles dans le même temps. Tueur de clowns, je rétablie l'ordre dans cette jungle urbaine. Je contribue au bon fonctionnement de la ville ce qu'ils n'arrivent toujours pas à comprendre.

Même les mains derrière le dos, je poignarde leur morale et instaure mon art de vivre. Fugitif à temps-plein, je me gratte ces bourses, à présent miennes, dérobées à ces gens bien construit. Dépossédés de leurs attributs, ils semblent aussi perdus que ce jeune garçon au milieu de cette cour d'école. Et n'ayant pour seul héritage, une bille et une vieille photo d'un couple de géniteurs en poche.

(Crédit photo : Kenneth Cappello)

La vie lui a volé tout ce qu'il avait. Il se dédommage d'une souffrance d'une valeur inestimable. Ce qu'ils ne semblent pas comprendre. Les mains derrière le dos, il leur crie qu'il n'a point besoin de leur prison. Il possède déjà la sienne avec tous ses démons, compagnons de route.

Papa, maman, je ne suis que le fils que vous n'avez pas eu le temps d'aimer.


ARC EN CIEL

Wizard Smoke from Salazar on Vimeo.

vendredi 4 décembre 2009

De l'extérieur, je te vois de l'intérieur


Tu vois ce visage, bien il est si moche mais je ne pourrai pas m'en séparer. J'envie ta beauté et ce charme authentique, tes courbes bien dessinées. Je suis difforme ce qui déforme l'image que je renvois.Je ne suis ni bombe, ni canon, démunie d'obus mon atout charme viendrait de l'intérieur. Cependant qui ose encore aller en profondeur ? Les derniers à s'y être risqués, y ont perdu leur réputation. Il est mieux de voir que la surface, on dégage un peu le dessus et le reste on jette.

Hypocrites ! La beauté vient de l'extérieur. De ces apparats dont certains ne sont pas fournis. La chaussure de verre ne va pas à toutes. Le prince ne s'arrête plus au pied mais désire le kit. Mes lignes sont irrégulières, mes parents ont colorié à

l'extérieur des lignes. Ne correspondant pas aux normes, je m'établis dans une catégorie à part.

Tu vois ce visage, bien il est si moche que je ne pourrais pas m'en séparer. Je m'apprivoise et m'habitue à mes irrégularités. Je suis une imperfection parfaite. Un tout qui ne va pas ensemble mais toutefois s'assemble. Attends, tire un peu par là et moi par là. Je rentre presque dans la case comme ça. Un ravalement de façade pour coller au décor ? Non car je serai toujours celle que je suis. La fille qui rit trop fort, qui mange des glaces chocolat-mocha, qui ne regarde pas où elle va.

Tu es si belle. Je te désire comme cet objet. Tu irais bien entre mon sac à main et moi. Accessoire, je me pavane à ton bras et ramasse les miettes. Je ne suis pas la source de désir, juste l'amie. Une tape sur l'épaule et me voilà détentrice de tant de secrets. Tu vois la belle là-bas, elle a peur quand vient la pluie. Et, lui, le fort, tu peux le faire rougir d'un regard. Oh ! Et, elle si populaire, elle se sent si seule. Eux, ils ont le sentiment de ne pas être à la hauteur.

Et toi...Toi, tu me trouves jolie.

La beauté intérieur, utopie du nouveau millénaire ?


(Crédit Photo : Ali Mahdavi)




La main au panier

(Crédit photo : Alex Prager)

"- Dis-moi mon chéri, tu crois qu'un jour nous referons l'amour ?
- oUI, il faut laisser le temps au temps.
- Mais penses-tu que nous aurons encore le temps ?
- Je ne sais pas. Tu sais, je ne pense pas à tout ça !
- Oui, tu as bien raison. Je me tracasse pour peu de chose. Je crois que demain, je me ferai bien le boulanger...Hum, ouais...Je me tâte.
-Tu ne devrais pas. C'est un bon coup. Ah, oui, tiens ça me fait penser, si tu peux récupérer le gâteau d'anniversaire de la p'tite. Comme ça, je ne fais pas de détour en rentrant du boulot.
- Ah, oui le gâteau. Bon, ben, écoute, je ferai tout cela demain, entre deux coups.
- Ne te fatigues pas trop, tu sais que cette fête est importante, hein !
- Non, non, je prendrai juste mon pied. Ne t'inquiètes pas.
- À trop faire d'efforts, nous ne sommes plus bons à rien. Donner de sa personne, certes, mais il est important de se préserver.
- Oui, une chose que tu connais si bien. La préservation. Tu mourras bien conservé !"

jeudi 3 décembre 2009

Un morceau de sucre au fond de la cuillère

(Crédit photo : Hedi Slimane)

Eh, raconte-moi une histoire drôle, un truc, j'sais pas. Allé vas-y ! Nan, mais ouais je sais que ce n'est pas le moment mais bon vas-y. Ça me détendra le neurone. Ouais, je sais c'est la crise mais ce n'est pas ma faute à moi.
Le frigo est vide, y a plus rien à bouffer. Alors à défaut de pleurer, je préfère rigoler. À chacun son palliatif. J'ai plus une tune pour acheter de quoi oublier donc retour aux vieilles choses. Y a que ça de vrai, nan ?! Rien à ce mettre en intraveineuse, retour aux méthodes naturelles. La thérapie par le rire.

Là c'est drôle t'es tout bleu avec cette allure de poupée de cire. Tu restes immobile et moi, je ris.Ça marche car tour semble si joli. Le bandeau autour du bras, abracadabra... Je semble être au paradis. J'ai perdu toutes mes plumes. Il ne m'en reste qu'une. Celle qui me sert à me transpercer les veines. Regarde, suis la ligne, tu me trouveras sur le chemin. Je ne sais comment revenir. Prends-moi par la main. Tu es si froid, je ne vois que le blanc de tes yeux. Tout a perdu sa couleur. Je suis à présent dans un monde indolore.


(Crédit photo : Hedi Slimane)

Il est si facile de monter sur l'échelle mais à chaque fois je retombe sur les genoux. Un regard vers le ciel mais il est déjà trop tard. Il ne reste plus rien à sauver. Ma carcasse est vide même les pires des vautours n'en veulent pas. Je n'ai que les os, je ne sais plus ramener la cuillère à ma bouche. Elle ne me sert que sur le feu. Au coin du feu, j'aperçois les ombres. Les fantômes de souvenirs que je tente de conserver dans ma boîte aux souvenirs.

On m'avait parlé d'un "Wonderland". Le voyage est bien trop court, une fois arrivé, je n'ai même pas le temps de pousser la porte qu'il est déjà temps de partir.

Tu me fais bien rire avec ta mine bleue et ton corps froid.


Les clandés du FOODING


"- Fooding, fooding, fooding ...
- Eh ! C'est bon je crois qu'on a compris. FOODING.
-Nan, mais je trouve que ça fait joli dans la bouche. Donc j'fais ce que je veux.(
Esquisse d'un sourire). Sinon, on arrive bientôt parce que là je bousille mes talons! Avec tes trucs à découvrir...J'espère que ce sera bon car j'ai la dalle. J'ai mangé une pauvre salade à midi.
- Mais ouais...T'inquiètes. On arrive, j'crois que c'est cette rue là, regarde il y des gens. Tu vois !
Excusez-moi... Pardon...
-Vu le monde, je crois qu'on va se diriger très rapidement vers le buffet. Eh, mais attends, c'est pas X de...
-Ah, ouais, surement. Son visage me dit quelque chose, hum. Attends je vais prendre des trucs, j'arrive.
-(tour d'horizon coupe de champagne à la main). Ouais, ouais, ouais...
-(retour avec deux assiettes
). Tiens. Qu'est-ce qu'il y a ?
-Rien. Encore et toujours les mêmes personnes !
-Ben, ouais, il fallait s'y attendre. En même temps nous sommes là donc voilà, profitons !
- C'est donc ça le FOODING ! (regard insistant sur la composition de l'assiette)
-Oui. Mais fais pas genre t'en a jamais entendu parler. C'est la tendance culinaire du moment.
-L'illusion, tu veux dire ! Je mange quoi dans cet amas de mousse ?
- Eh, arrêtes un peu, t'as même pas goûté et t'es déjà entrain de critiquer ! (petite tape du coude).
-
Y'a pas de couverts ? Je fais comment, là ?
- Ben, t'y vas avec les doigts. C'est aussi ça la nouvelle cuisine. A bas les conventions ! Allé !
- Ouais, bah super ! C'est mort ! J'ai couru tout à l'heure pour me faire une superbe manucure pour venir à ton truc branchouille secret là. Donc c'est pas pour me foutre de l'huître en gelée sur les doigts ! C'est mort !
-Eh, t'es relou, là. T'arrêtes de faire ta meuf ! C'est tendance, alors essayes !
- (regard au ciel). J'fais pas la relou. C'est juste que voilà. C'est tendance, c'est tendance...Ben, qu'ils remettent les couverts au goût du jour. J'm'en fous, après je me prends un grec !"