mardi 6 avril 2010

Strike a pose

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos maintenant. Je prends des photos pour voir le temps qui passe. Je le capture mais il file encore plus vite que les grains de sable. Il se dit pas télégénique mais moi je le trouve si beau parfois. Il laisse des traces, des sourires sur des visages, un cheveu blanc, le souvenir d'avant.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos pour arrêter le temps dans sa course folle. Je veux qu'il s'assoit à ma table et que nous discutions le temps d'un instant du temps qui passe, des moments passés ensemble à vouloir figer le présent. Lui préfère parler de futur. Ne perdant pas une minute, le thé n'est même pas bu. Ce ne fut qu'un passage en coup de vent, juste la seconde d'un flash et me voilà bien seule à la table garnie de biscuits.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

C'est pour cela, je prends des photos car avec les années qui défilent, la mémoire me joue des tours. Il était trois heures, il y a encore quelques minutes et maintenant...Nous voici quarante ans plus tard. Le tic-tac de mon horloge biologique raisonne chaque jour un peu plus fort. De "mademoiselle", je suis passée à "madame". De mère, je suis à présent affublée du titre de grand-mère.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos. Je prends des photos pour leur raconter ces histoires d'antan. Je leur conterai l'histoire des sœurs jumelles de la Big Apple ou celle de machettes et de couteaux venue du Rwanda, d'Obama capitaine de la galère au nom d'USA et du roi de la pop. Je leur montrerai les couleurs de la verdure, du ciel bleu, celles des quatre saisons, des étoiles.

Je prends des photos afin d'archiver une histoire de famille, du premier pas aux deux pieds dans la tombe. Ainsi la futur-futur génération saura à quoi ressemblait ces aïeux de l'autre monde. Nous serons dans les musées et les livres d'histoire.


(Crédit photo : Malick Sidibé)

Un, deux, trois...Le petit oiseau va sortir, alors souris à la vie car il n'y aura pas de seconde prise.




Quand Bruno devient Vanessa et que Vanessa se joue de Bruno. C'est que le Lou y est !