samedi 29 janvier 2011

Attrape-moi si tu peux



Brûle papillon, brûle. Et si chenille vient à refaire surface n'oublie pas qu'un jour tu fus papillon. Un des plus jolis, aux couleurs flamboyantes. À l'inverse du crapaud tu n'as pas eu besoin de doux baiser. Tu as juste fait confiance au temps qui parfois laisse de bien jolies marques.

Suffoque papillon, suffoque. L'air te semble si infâme, pollué de tout ce que tu n'es pas. Tu rampes à nouveau sur le sol au milieu des feuilles mortes qui te rappellent que jeunesse passe et ne se rappelle pas. Papillon volage de jour comme de nuit, tu voudrais juste te poser. T'arrêter sur le coin d'une branche lorsque d'autres ne rêvent qu'à t'épingler.

Écrase papillon, écrase. Entre deux dérapages, tu t'emmêles les pinceaux. Tu te fais caméléon et changes d'aspect au levé et couché de la lune. Parfois rose tacheté de bleu, tu te dis tropical puis l'âme plus sombre tu choisis un noir corbeau. Tu te confonds dans les ténèbres et entame une liaison dangereuse avec la nuit.

Saute papillon, saute. Tu es déjà bien loin de l'équilibre alors n'aies pas peur du vide. Ne perdant pas la face tu finiras en roue libre. Ils se tiennent tous au premier rang, attendant le grand final. Un dernier crachat sur ces descendants de Juda. Des limaces qui voudraient un jour voler de leurs propres ailes. Hélas ! Esclaves de la société, ils préfèrent ne pas trop baver en public, s'écrasant ne pouvant accepter l'idée du sacrifice.



Clap papillon, clap. Comme le bruit de la fin du scène qu'on se voulait jouer en plusieurs actes. Mais il n'y a pas de reprise. Clap, clap ou les applaudissements, les félicitations d'un public libéré de ses chaînes. Tu sembles ne pas avoir peur, pas même des rencontres faites en forêt. Le crapaud a la mine boudeuse. Les joues gonflées à bloc, il soupire, libérant ainsi tout son ennui. N'est pas volage qui veut.

Ne te pose pas papillon, ne te pose pas. Une seconde et les pas faits en avant ne seront qu'un retour brutal vers une existence figée. Quatre morceaux de bois, crucifié au nom d'une jalousie si peu avouée. Tu es convoité, toi le beau.

Papillon sous verre, tu es maintenant tiré à quatre épingles. Tu as choisi le noir corbeau. Ils viennent maintenant tous t'admirer maintenant que tu leur ressembles. Pourtant même immobile tu sembles prêt à reprendre ton envol. Leurs filets bien trop gourmands n'ont fait qu'une bouchée. Dos au mur, il ne te reste que le doux souvenir de ce temps de liberté.


Tu es maintenant objet de ce monde où il est bon de rester à sa place.









Vincent Gallo - Honey Bunny

vendredi 12 novembre 2010

Ooooh ! My God ! Oh, my god !



Quoi tu veux un verre de vin ? Mais en vain ? Comment ? Mais enfin tu ne feras pas tache dans ta robe Lanvin !

mardi 28 septembre 2010

Membres de la société des hommes bien habillés

(Crédit photo : http://streetetiquette.com/)

Ou un art de vivre...


mardi 7 septembre 2010

La meilleure amie de l'homme

Eh ! Orphéus,est-ce que tu m'aimes ? Parce que moi je t'aime. Ouais bien je sais, c'est bizarre. Mais que veux-tu, je crois que ce sont les choses de la vie. Tu vois parfois je m'allonge et je tente de ne penser à rien mais d'un coup c'est toi qui reviens. J'arrive à me souvenir de chaque instant et même de ton parfum. Je sais que tu plisses plus l'œil gauche lorsque tu ris et que tu n'aimes pas le lait écrémé, que tu aimes à plonger tes doigts au milieu des grains de sable chaud.

Tu sais comment j'en suis venue à me dire que j'avais des sentiments d'amour pour toi ? Et bien c'est simple, c'est depuis quelques temps. Lorsque j'ai ressenti des picotements au bout des doigts et que mon ventre s'est mis à me faire mal. Sous l'emprise de crampes plus douloureuses les unes que les autres, mon souffle s'est mis à aller plus vite ainsi que les battements de mon cœur. J'ai alors réalisé que tu avais sur moi un effet des plus étonnants. Je ne t'ai alors plus vu comme le simple ami de colo ou de mes soirées pyjama mais comme le compagnon de route et d'un destin qui pourrait s'écrire à quatre mains.


Orphéus, tu sais quoi ? J'aime bien être amoureuse. Parce qu'il me suffit de fermer les yeux et je rentre dans un autre monde où tout est possible. Un monde où je n'ai pas peur. As-tu vu comme mon regard a changé ? Je te regarde avec plus d'insistance et avec plus de béatitude. Je bois tes paroles et me nourris de cette source de vérité. Tu me sembles plus beau, grand et fort mais je n'oublie pas que je deviens aveugle de plus en plus. Jour après jour, ma vue diminue et tu sembles plus proche de la perfection. Zeus n'a qu'à bien se tenir !



Voilà Orphéus, je crois que je t'ai tout dis. Non, ne réponds pas. Ne t'inquiètes pas je ne me formalise pas de ce genre de chose. Tu es attendu. Et j'allais oublier...Tous mes vœux de bonheur !



mardi 17 août 2010

L'odyssée de la vie

Aaaaaaaaaaaaaah ! Du bruit dans tes oreilles. Folle, je te dis. Folle, je suis.
Il était une fois dans un monde où la féérie avait des allures de litanie. Les fées à la poudre acidulée penchées sur des berceaux, promettent monts et merveilles à des êtres déjà sous l'emprise d'anges perfides.

Tu seras beau mon enfant. L'ange tatoué sur l'épaule et le démon niché au cœur, tu ne regarderas ni à droite, ni à gauche et traverseras cette route que d'autre veulent baliser de signaux d'interdictions et de trop d'attention.

Vipère au poing et loin d'avoir le cœur sur la main, ils se positionnent en maîtres à penser, indicateurs d'une direction à prendre. Mais n'ayant pas le rythme dans la peau, tu ne sauras comment marcher au pas. Mauvais danseur tu sortiras de la piste. Faisant ainsi du hors piste, tu t'amuseras sur des pentes raides où l'on croise parfois la faucheuse mais où on se sent si vivant.

Terrain de jeu à ciel ouvert, Cendrillon n'aura que faire de son prince, préférant l'absinthe à la citrouille. Amoureuse, elle sera. Obsession, tu seras. Tu vendras sa chaussure de verre et lui offriras un road trip éphémère le long de routes parsemées d'existence.

Du bruit dans tes oreilles. Tu entendras la musique.
Non, ne t'arrêtes pas de jouer ! Continues, je ne m'entends déjà plus vivre. Viens, prends ma main mon enfant et danse. Réveillons les morts et ramenons-les à la vie. Faisons de cet enfer un paradis.


Beau, tu seras car penchée sur ton berceau, j'ai agité ma baguette. Assis au sommet de la montagne tu agiteras les étoiles, feras de la nuit le jour et du jour la nuit. Agitateur de consciences, tu bouleverseras l'ordre établi. Ils voudront te faire tomber mais funambule tu seras. Suspendu entre deux mondes, tu feras des bulles une réalité. Loin de dessiner des moutons, c'est au couteau que tu graveras "LIBERTÉ" sur des lignes toutes tracées.


Cracheur de feu, tu feras un feu de tous ces artifices utilisés pour nous mettre dans des boîtes. Loin d'être Moïse, je ne te sauverai pas des eaux mais t'y plongerai afin que tu y vois les tréfonds de cette race que l'on nomme humaine. Tu remonteras à la surface si tu le peux. Mais si ce n'est pas le cas on ne t'en voudra pas, beaucoup s'y sont noyés.

Aaaaaaaaaaaaah ! Bienvenu dans le monde. N'ais pas peur, ce n'est que moi, ta mère.

mardi 6 avril 2010

Strike a pose

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos maintenant. Je prends des photos pour voir le temps qui passe. Je le capture mais il file encore plus vite que les grains de sable. Il se dit pas télégénique mais moi je le trouve si beau parfois. Il laisse des traces, des sourires sur des visages, un cheveu blanc, le souvenir d'avant.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos pour arrêter le temps dans sa course folle. Je veux qu'il s'assoit à ma table et que nous discutions le temps d'un instant du temps qui passe, des moments passés ensemble à vouloir figer le présent. Lui préfère parler de futur. Ne perdant pas une minute, le thé n'est même pas bu. Ce ne fut qu'un passage en coup de vent, juste la seconde d'un flash et me voilà bien seule à la table garnie de biscuits.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

C'est pour cela, je prends des photos car avec les années qui défilent, la mémoire me joue des tours. Il était trois heures, il y a encore quelques minutes et maintenant...Nous voici quarante ans plus tard. Le tic-tac de mon horloge biologique raisonne chaque jour un peu plus fort. De "mademoiselle", je suis passée à "madame". De mère, je suis à présent affublée du titre de grand-mère.

(Crédit photo : Malick Sidibé)

Je prends des photos. Je prends des photos pour leur raconter ces histoires d'antan. Je leur conterai l'histoire des sœurs jumelles de la Big Apple ou celle de machettes et de couteaux venue du Rwanda, d'Obama capitaine de la galère au nom d'USA et du roi de la pop. Je leur montrerai les couleurs de la verdure, du ciel bleu, celles des quatre saisons, des étoiles.

Je prends des photos afin d'archiver une histoire de famille, du premier pas aux deux pieds dans la tombe. Ainsi la futur-futur génération saura à quoi ressemblait ces aïeux de l'autre monde. Nous serons dans les musées et les livres d'histoire.


(Crédit photo : Malick Sidibé)

Un, deux, trois...Le petit oiseau va sortir, alors souris à la vie car il n'y aura pas de seconde prise.




Quand Bruno devient Vanessa et que Vanessa se joue de Bruno. C'est que le Lou y est !